Jean-Pierre Meaux 02/12/17

        A propos de : Qu’est-ce qu’une école pour la psychanalyse ?   Transmission de pensées       Qu’est-ce qu’une école ? Qui dit école dit enseignement. Or en matière de psychanalyse, il n’y a de savoir que celui que l’analysant apprend de la découverte de son Inconscient. Or l’Inconscient, comme a pu me le dire Charles Melman, c’est l’Enfer. Même s’il est pavé de bonnes intentions. C’est-à-dire selon ce que dont il se pare de façon à ce que mieux de nous il s’empare. Alors ce savoir : déréliction ou révélation ? Ce qui spécifie notre travail, que nous soyons sur le divan ou dans un fauteuil, c’est cette exploration de notre Inconscient, et au premier chef l’exploration de nos identifications. Quelle merveille que ce terme – identification – qui signale à la fois ce qui spécifie un sujet dans son identité et qui indique à quels modèles il se réfère. À chacune de nos identifications est attachée une part de savoir. L’identification conjoint expérience et savoir. Quand un sujet effectue une plongée dans une cure, il ne va pas décrocher un savoir impersonnel ; il part à la recherche de ce qui est attaché……

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Géry Charlet 02/12/17

La psychanalyse est-elle soluble dans le consumérisme[1] ? Géry Charlet   Ce titre m’est venu lors de la lecture d’un livre[2] d’entretiens paru en 2011 entre le pédagogue Philippe Meirieu et le psychanalyste Jean-Bertrand Pontalis. C’est un livre qui traite de l’école de la république, puisque l’école, celle-là en tous cas, c’est le bien commun de la république construit à partir de la juxtaposition d’histoires singulières. En effet, l’école c’est le lieu où nos parents nous ont conduits quand nous étions petits et c’est le lieu où nous conduisons aujourd’hui nos propres enfants. L’école, c’est encore le lieu de la joie d’apprendre mais aussi celui de la crainte de ne pas savoir. Et puis l’école est devenue cette immense et très sérieuse machine – la plus grosse entreprise de France – associée à un quotidien souvent dérisoire à mille lieues des déclarations d’intention des politiques. Y régnerait une forme de « consumérisme » scolaire qui amène les élèves et leurs familles à rechercher le meilleur rapport qualité/prix entre les établissements possibles. Elle ne serait  plus une institution, mais serait devenue un service, un vaste ensemble de services de tous ordres où les individus cherchent la satisfaction de leurs intérêts.   Consumérisme scolaire donc. Il……

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Marc Vincent 02/12/17

« De la psychanalyse, faire école… à contretemps ? »        « – Que peut-on attendre d’une psychanalyse ?  La première chose qui me vient à l’esprit, en tant qu’analyste, est : la possibilité d’accueillir l’inespéré […] étant entendu que l’inattendu, c’est ce qui, précisément fait horreur à la névrose »: Voilà ce qu’Anne Dufourmantelle[1], peu de temps avant de nous quitter, répondait au journaliste qui l’interviewait sur France-Culture à propos de son livre « Eloge du risque ».   Cet inespéré, pourrait peut-être se définir ainsi : « …d’une seule parole échappée, d’une seule note – tout comme la syncope – il est perçu par l’auditeur comme un déplacement de l’attendu… », il est, à chaque fois, « ce qui ne cesse d’arriver » …mais, il est aussi « le présent du contemporain » : on le nomme habituellement « le contre-temps[2] ». « …La psychanalyse est un art de la transformation, et cette transformation doit prendre la valeur d’une connaissance nouvelle. Elle est une pratique d’appropriation qui fabrique de l’inédit… Je viens parler de moi pour être un autre. Je parle à cet autre, l’analyste, pour métamorphoser l’héritage qu’on prétendait m’avoir réservé… [3]» Et je vais, pour introduire encore plus mon propos, reprendre ici quelques mots d’un analyste problématique – s’il en fût……

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Guy Voisin 02/12/17

Journée de réflexion de l’Ecole Psychanalytique des Hauts de France, A.L.I., du 2 décembre 2017.     Qu’est-ce que l’enseignement de la psychanalyse ?     Si la psychanalyse habite le langage,                                                                                                                                        elle ne saurait sans s’altérer                                                                                                     le méconnaître dans son discours. (1)   Présentation   A l’argument proposé pour la journée d’étude : « Que serait une école pour la psychanalyse ? », j’ai préféré abordé tout d’abord  la question : « Mais de quelle psychanalyse parle-t-on dans cette école ? ». Et, sans évoquer  Babel, et puisque l’on parle d’école,  je me suis proposé de parler de psychanalyse et de ce que nous y enseignons.   Ce que je voudrai surtout évoquer, pour cette journée, c’est relever les difficultés rencontrées dans le groupe d’études proposées cette année avec Denis Grilliat dans la présentation, le commentaire, le dépliement des propositions, de l’argumentation que Jacques Lacan développe dans son séminaire des années 1955-56 : « Les structures freudiennes des psychoses » (2).   Ces difficultés semblent redoublées par l’approche même des psychoses ;  Jacques Lacan n’emprunte-t-il pas à la psychose même son style ? Ou faut-il penser l’enseignement de Jacques Lacan comme un bunraku ? Théâtre japonais où le montreur de marionnettes est présent sur scène avec le récitant et les musiciens : 文,  bun,……

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