NOTES DE LECTURE

La dysphorie de genre

Charles Melman et Jean Pierre Lebrun

Éditions érès

LA DYSPHORIE DE GENRE est une maladie définie par les psychiatres. Elle se manifeste par la détresse d’un sujet qui a le sentiment d’une inadéquation entre le sexe anatomique attribué à la naissance et l’identité sexuelle ressentie.

Après L’HOMME SANS GRAVITÉ Ch. Melman répond à nouveau à Jean Pierre Lebrun, en psychanalyste qui ne peut se taire devant les dérives anthropologiques qui compromettent aujourd’hui les attributs du genre humain.

Aux antispécistes, qui veulent supprimer la frontière qui sépare l’espèce humaine des autres espèces animales, il affirme qu’il n’y a pas de savoir inné en chacun de nous qui serait brimé et offensé par la culture. Un tel savoir n’existe pas.

Aux postmodernes qui développent une pensée neutre et inventent le concept performatif où le signifiant devient actant, supprimant la polysémie du langage, Melman réfute la doctrine du en même temps qui ne séparant plus le OUI du NON nous plonge dans une confusion du genre. Ceci conduit à distribuer par nécessité des tickets de restauration auprès des psys pour que les SIF (Sans Identité Fixe) ne sombrent pas dans la désolation.

 

Aux progressistes scientistes qui nous promettent un monde sans limites où tout est possible, les auteurs répètent que la saturation des objets de la demande ne saurait combler le manque de l’objet du désir ; c’est une illusion de pouvoir espérer réaliser une jouissance qui serait un peu plus satisfaisante que celle que nous offre la différence des sexes et l’identité sexuelle toujours conflictuelle.

Même si la forclusion du père, de la démocratie, de la culture et du langage, remplace la castration, dans la structure, même si Œdipe cède la place à Narcisse, dans l’imaginaire, la psychanalyse peut encore jouer les trouble-fêtes, dans le réel elle reste la seule à écouter la vérité du sujet et à pouvoir en rendre compte, comme le font Charles Melman et Jean Pierre Lebrun dans ce petit livre volontairement modeste.

Philippe COLLINET psychanalyste AMA

 Le 21 février 2022   

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