Hommage à Elie Doumit – Ichrak Laoud

Hommage à Elie Doumit – Ichrak Laoud Même son décès était à l’image de notre rencontre : entre deux rives. Je lui ai fait mes adieux autéléphone à Paris et j’ai appris qu’il nous a quitté à mon arrivée à Rabat. Un de ses patientschagriné disait que j’ai eu le privilège de l’entendre une dernière fois juste avant que la mortl’emporte. Comment je pourrais parler d’un tel grand esprit qui ne cherchait pas les lumières etqui était un défenseur sans âme de la rigueur de la pensée et dans le travail ?J’ai connu Elie Doumit en Avril 2002 à Rabat en tant que psychologue en exercice libéral etdirectrice d’un centre pour enfant abandonnés désireuse de faire une analyse. Cette rencontre aeu lieu grâce au projet qu’avait mis en place la Société Psychanalytique Marocaine (SPM) quiconsistait à former des analystes marocains sur place par un analyste qui se déplaçait de laFrance à raison d’une fois par mois. Après deux années de travail avec lui au Maroc, j’ai puprendre une des décisions les plus ravageuses pour une femme arabe à savoir quitter mon paysd’origine pour m’installer à Paris célibataire à l’âge de 33 ans. Pendant la première année de monarrivée en France,……

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Il était une fois… un enfant sans histoire ?

Il était une fois… un enfant sans histoire ? « L’enfant sans histoire » relève d’au moins deux sens différents qui peuvent se supplémenter : soit cet enfant n’aurait pas accès à son histoire, soit cet enfant ne ferait pas d’histoires. Ces enfants-là, qui ne sont pas forcément silencieux, se rencontrent essentiellement à un moment de leur évolution qualifié classiquement de « période de latence » – comme si leur vie psychique restait en pause dans l’attente de la crise pubertaire. C’est pourtant durant cette dite-latence que la narration va prendre tant de place dans leur imaginaire, traçant de multiples liaisons entre fictions et historisations, entre commun et sacré. Depuis Gutenberg cette appétence pour les histoires et leur répétition rituelle se matérialisait par la rencontre, plus ou moins aisée, avec l’écriture et le livre. A ce jour, la plongée dans l’espace narratif se passe aisément de la lettre, pour laisser place à « l’image-mouvement » contrôlable du bout des doigts, sans mot dire… ou presque. Qu’en est-il aujourd’hui de cette pseudo « latence » historique ? Comment se tisse et se détisse l’enfance de la psyché dans ses liens à ces histoires hors-texte ? Comment l’analyste travaille avec ces enfants……

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