Narcisse, où es-tu ? | Jean-Pierre MEAUX

Jean-Pierre MEAUX – Psychanalyste 

 

Dans une conférence récente Charles MELMAN évoquait l’insatisfaction à titre d’affect prévalent dans les requêtes de nos contemporains. De façon diffuse dans la société et jusque dans nos cabinets monte une longue plainte avec son cortège de vécu de préjudice et de revendication. 

Chacun peut y voir l’expression actuelle d’une toute-puissance du narcissisme. Toute- puissance en contrepoint d’un éprouvé d’incomplétude du sujet face à un Autre démultiplié dans tous les domaines de ce qui agite la vie sociale. Le déclin des instances surmoïques avive les confrontations et les rend d’autant plus insupportables. Dans leur intention de flatter l’ego de leur clientèle, les médias entretiennent le leurre d’une proximité entre ce qui paraît réalisable et ce qui est effectivement promotionnel. 

Deux modalités de protestation ont la côte : l’exhibition dépressive et la plainte douloureuse. La souffrance psychique est d’autant plus compassionnellement reconnue qu’elle est étiquetée dépressive. Dans la production douloureuse sont activés des circuits neuronaux qui entretiennent en boucle les perceptions algiques ; organisation physiologique fonctionnelle et revendication du sujet amplifient de concert une hyperpathie. C’est sur ses voies royales que s’exprime la demande du sujet contemporain à un Autre, figure familiale ou instance sociale. 

Tout devant être accessible rend d’autant plus intolérable des obstacles qu’autrui vous ménage comme autant d’embûches. 

Cette exacerbation des investissements sur la personne propre concerne ce qui est classiquement décrit correspondant à la personnalité narcissique, que ce soit dans le domaine de l’apparence (je suis le plus beau), celui de la domination (je suis le meilleur) ou de l’égotisme (tout m’est dû). Si autrui ne m’apporte pas en conséquence, je suis en droit de me considérer frustré ; rien ne doit me manquer. 

Cependant ces aspects relèvent plus de considérations égocentristes, voir banalement égoïstes. La marchandisation des valeurs amplifie avidité et consommation effrénée. Tout ceci concerne his majesty the baby et relève de l’omnipotence infantile. « La relation de l’ego à l’autre, le rapport du sujet à cet autre lui-même, à ce semblable par rapport auquel d’abord il s’est formé, est une structure essentielle de la constitution humaine. C’est à partir de cette fonction imaginaire que nous pouvons concevoir et expliquer ce qu’est l’ego dans l’analyse. » (1) 

Les identifications primitives sont en rapport avec les identifications narcissiques qui sont au premier chef des identifications spéculaires. 

 

LA PERSONNALITE PHALLIQUE NARCISSIQUE 

 

Au plus près de la personnalité narcissique citons la monstration phallique narcissique : aboutissement normatif d’une évolution parvenue au stade ultime de son accomplissement , conjonction de l’assomption de l’image du corps avec l’appui d’adulations complices. 

Ces sujets se caractérisent à la fois par leur autosuffisance et leur souci de l’approbation d’autrui ; il sont réactifs à l’image que les autres perçoivent d’eux et sont convaincus qu’ils vont en tous points les admirer. 

Dans ce cas de figure : «  cette image phallique l’enfant l’a réalisée sur lui-même – c’est là qu’intervient à proprement parler la relation narcissique. » (2) 

À ce qui évoque la jubilation de l’infans devant le miroir, s’ajoute la connotation d’une nécessaire conquête à toujours opérer. Le refoulement paraît trop bien réussi malgré ce dont il se pare pour être honnête. 

Le phallus dans cette structuration n’est pas négativé à sa place dans l’image  spéculaire. Prédestiné à donner corps à la jouissance dans la dialectique du désir il reste collabé à l’image du corps, sans décollement possible, avec pour conséquence une exposition du sujet à l’homosexualité. 

 

L’ IDEAL DU MOI  

 

Alors que le phallique narcissique ne manque pas d’assurance et ne doute pas de sa valeur, il n’en va pas de même d’autres personnalités narcissiques. 

Si la relation du sujet à son image reste tiercéisée par la fondation et l’intervention d’un Autre, le narcissisme se structure sur le mode d’un Idéal du Moi. Cette intervention d’un Autre permet au sujet d’accéder à un Symbolique. 

Initialement Lacan attribue à l’image du père cette fonction pacifiante qui assure la connexion d’une normativité libidinale avec une normativité culturelle. 

L’Idéal du Moi se constitue à partir de ce que l’Autre véhicule sur le plan de l’image et de ce que son langage transmet à titre de message : « L’Idéal du Moi, c’est l’autre en tant que parlant, l’autre en tant qu’il a avec moi une relation symbolique sublimée, qui, dans nôtre maniement dynamique est à la fois semblable et différent de la libido imaginaire. L’échange symbolique est ce qui lie entre eux les êtres humains, soit la parole, et qui permet d’identifier le sujet. » (3). Ce repérage symbolique ouvre la voie aux premières identifications structurantes : «  quand le sujet parle avec ses semblables il a affaire à un certain nombre de personnages. Pour autant que le sujet les met en relation avec sa propre image, ceux auxquels il parle sont aussi ceux auxquels il s’identifie. » (4) 

Cette identification primaire est celle où le trait unaire entre en jeu : « C’est à partir de l’identification primaire, là où le trait unaire entre en jeu – le fait de pouvoir dire un – que s’institue la possibilité de la reconnaissance de i(a), donné dans l’expérience spéculaire – expérience spéculaire qui est authentifiée par l’Autre. » (5) 

Cet Idéal du Moi appartient en propre au registre du narcissisme. Il diffère du Surmoi qui opère dans le registre d’une problématique de castration : «  Le Surmoi est contraignant et l’Idéal du Moi exaltant. » (6) 

Il inaugure ce qu’il en adviendra pour le sujet d’une capacité à développer un état amoureux : «  L’objet aimé est dans l’investissement amoureux, par la captation qu’il opère du sujet, strictement équivalent à l’Idéal du Moi. » (7) 

Il entretient corrélativement l’illusion d’un éprouvé d’élation, avec une connotation de pseudo-maîtrise . Cette illusion laisse un reste tant elle crée une dépendance à cette image qui ne se soutient que d’une demande : «  L’Idéal du Moi de Freud se peint sur ce masque complexe, et il se forme, avec le refoulement d’un désir du sujet, par l’adoption inconsciente de l’image même de l’Autre qui de ce désir a la jouissance avec le droit et les moyens. » (8) 

 

Obs : Mademoiselle X. n’est pas à proprement parler anorexique ; en fait elle mange avec parcimonie. Elle vit, dit-elle, dans une symbiose familiale avec ses parents. La sexualité est perçue traumatique et ses contacts sont très limités et soigneusement contrôlés. Les gens, déclare-t-elle, vous happent. Elle est toujours sur le qui-vive, en proie à une anxiété qui la saisit dès qu’elle s’aventure hors de la close sphère qu’elle s’est constituée. Elle indique être incapable de créer des relations personnelles. Elle a beaucoup de difficultés à trouver le sommeil et est très dépendante de la cigarette. Son père fume la pipe et elle conforme en tous points ses attitudes sur les siennes. 

 

L’Idéal du Moi est le produit du regard porté par l’Autre en position tierce. Toutefois cette marque d’inscription symbolique peut se révéler défaillante si le regard porté par cet Autre demeure enlisé dans une relation duelle : « Toute l’épaisseur de la créature réelle s’interpose par contre  pour le sujet entre la jouissance narcissique de son image et l’aliénation de la parole où l’Idéal du Moi a pris la place de l’Autre. » (9)  

 

LE  MOI-IDEAL  

 

Dans d’autres cas de figures la problématique du narcissisme se présente toute différente. 

La jouissance narcissique qui anime le sujet est celle du narcissisme primaire encore désigné sous les termes d’autoérotisme et de Moi Idéal. 

Dans le miroir mais aussi dans ce que peut lui réfléchir la présence d’un être impavide (même si cette présence n’est qu’une épure) elle peut se trouver imagée sous l’aspect d’une neutralité qui équivaut à une absence. Dans cette complexion le sujet en devenir va distinguer une image qui constitue son reflet . Il va découvrir que cette image qui appartient au monde animé est celle d’un autre qui le concerne. 

C’est à partir de cette image spéculaire du corps propre, de cette image de l’autre que va s’organiser la structure imaginaire du Moi : «  L’important est que certains organes sont intéressés dans la relation narcissique en temps qu’elle structure à la fois de rapport du Moi à l’autre et la constitution du monde des objets. Derrière le narcissisme vous avez l’auto- érotisme, à savoir une image investie de libido à l’intérieur de l’organisme. » (10) 

En résulte une fixation qui attache indéfectiblement le Moi à son image : «  C’est l’image de son corps qui est le principe de toute unité que l’homme perçoit dans les objets. Or de cette image même il ne perçoit l’unité qu’au dehors et d’une façon anticipée. Du fait de cette relation double qu’il a avec lui-même c’est toujours autour de l’ombre errante de son propre Moi que se structureront tous les objets de son monde… C’est dans cette perception qu’à tout instant est évoquée pour l’homme son unité idéale, qui n’est jamais atteinte comme telle et à tout instant lui échappe. » (11). « Cette passion ( l’amour propre) apporte à toute relation avec cette image ( du corps propre ) constamment  représentée par mon semblable une signification qui m’intéresse tellement, c’est-à-dire qui me fait être dans une telle dépendance de cette image, qu’elle vient à lier au désir de l’autre tout les objets de mes désirs. » (12) 

Cependant cette dualité qui n’en est une qu’indistinctement expulse le sujet de sa monade pour le plonger dans un monde qui échappe à ses seules satisfactions pulsionnelles : «  L’étrangeté se produit dans la rencontre du sujet avec l’image narcissique… quand le sujet rencontre cette image dans des conditions qui lui font apparaître qu’elle usurpe sa place. » (13) 

A la fois cette figuration spéculaire lui donne une représentation de ce qu’il peut mettre en acte : «  Le sujet prend conscience de son désir dans l’autre par l’intermédiaire de l’image de l’autre que lui donne le fantôme de sa propre maîtrise. » (14). À la fois elle constitue une menace potentielle que lui échappe la totale réalisation de ses seules satisfactions. 

À partir du moment où s’est organisée cette instance d’un Moi Idéal il devient impossible de distinguer le Moi de ses captations imaginaires : «  Moi absolument impossible à distinguer des captations imaginaires qui le constituent de pied en cap, dans sa genèse comme dans son statut, dans sa fonction comme dans son actualité, par un autre et pour un autre. » (15) 

Cette instance subsiste en temps que prototype permettant au sujet de mettre en image sa présence au monde : «  Quand le sujet parle avec ses semblables, il a affaire à un certain nombre de personnages. Pour autant que le sujet les met en relation avec sa propre image, ceux auxquels il parle sont aussi ceux auxquels il s’identifie.» (16) 

Cette instance conserve en germe cette part de mystère en rapport avec la menace que l’exclusion et l’agressivité confèrent à tout ce qui est étranger au sujet : «  Tout rapport imaginaire se produit dans une espèce de toi ou moi, entre le sujet et l’objet. C’est-à-dire : si c’est toi, je ne suis pas – si c’est moi, c’est toi qui n’est pas. » (17) 

En permanence le sujet demeure exposé de se trouver dépossédé de ce lui est essentiel : «  Cet objet appréhendé, désiré, c’est lui ou moi qui l’aura – il faut bien que ce soit l’un ou l’autre qui l’a – et quand c’est l’autre qui l’a, c’est parce-qu’il m’appartient.» (18)  

En résulte une incomplétude fondamentale qui sera toujours source d’un éprouvé d’inassouvissement : «  il y a l’autre en temps qu’imaginaire… je ne peux d’aucune façon atteindre mon accomplissement et mon unité, de la reconnaissance d’un autre qui est pris avec moi dans une relation de mirage. » (19). C’est dans cette impasse que se trouve bloqué celui qui n’a pu échapper à cette captation imaginaire à la faveur d’une parole Autre qui la subsume. 

 

Obs : Madame Y. se perçoit incapable de progresser. Elle ne peut, dit-elle, partager avec personne son espace vital. Elle ne peut se maintenir, dit-elle également que de la façon dont elle se regarde. Elle n’a réussi à se soutenir qu’à la faveur d’une fonction maternante La mort est omniprésente dans ce qui jalonne son histoire familiale et son trajet personnel .Elle ne veut et ne peut dépendre de personne et subsiste dans un équilibre précaire entre survie et non-être. 

 

« À l’homme son image révèle sa signification mortelle et de mort du sujet en même temps qu’il existe. Cette image ne lui est donnée que comme image de l’autre, c’est-à-dire lui est ravie. » (20). En l’absence de cette image prometteuse d’espoir, aucun repérage ne permet d’établir quelque fondement à une introduction dans la condition humaine : «  L’angoisse commence à partir de ce moment essentiel où cette image i(a) est manquante. » (21). « Là où la constitution de l’image spéculaire montre sa limite c’est là le lieu élu de l’angoisse. » (22) 

Le mythe ne dit pas ce qui a rendu Narcisse désirable… 

Les capacités identificatoires du sujet sont de l’ordre de l’impossible dans le cas du Moi Idéal ; elles demeurent figées dans celui de l’Idéal du Moi. Face à la menace d’un effondrement ou/et d’un débordement pulsionnel le sujet en position de Moi Idéal demande principalement à l’analyste sa présence et son soutien ; celui en position d’Idéal du Moi aura des attitudes et des demandes plus variées en fonction des aspects spécifiques de sa problématique. 

 

Ces aspects théorico-cliniques appellent quelques remarques :

 

Rem 1 : Ce que l’Autre attend de moi – Que me veut-il ?

Je peux ou non répondre à sa demande . Si j’y réponds je me trouve soumis à une relation d’emprise. Si je n’y réponds pas , c’est la menace d’un état autistique ou autoérotique. A cette impasse fondamentale le narcissisme apporte quelque tentative d’échappée. Il désigne à la fois l’image de soi, l’investissement de la personne propre, la façon dont le sujet souhaite être perçu par autrui.

Il paraît nécessaire de distinguer le reflet de sa personne perçu par le sujet de la façon dont il souhaite être considéré. Il y a lieu de distinguer celui que le sujet voit réfléchi dans le regard de l’Autre et celui qu’il demande lui être destiné.

 

Rem 2 : Opposer libido d’objet et libido narcissique n’est guère suffisant. Il n’est pas possible d’évoquer la structuration narcissique sans que soit précisés le statut de la représentation spéculaire ainsi que la dialectique du sujet et de l’Autre. Aux problématiques narcissiques correspondent les foisonnements imaginaires dans leurs différentes valences de présence- absence.

 

Rem 3 : Certains sujets narcissiques n’attachent que peu d’importance à ce que pensent d’eux les autres. Peu leur chaut leur jugement.

Alors que d’autres cherchent à attirer leur attention , qu’il s’agisse de retenir ou de rejeter le désir d’autrui.

Dans les deux cas les investissements sont centripètes.

 

Rem 4 : Quand le narcissisme défaille, le sujet n’accepte-il pas n’importe quelle réponse de la part de l’Autre ? Il semble en effet qu’en cas d’investissement déficitaire de l’Idéal du Moi, le sujet risque de tomber dans une profonde affliction. Exposés à tous les écueils, ces naufragés du narcissisme sont en risque de sombrer corps et biens.

 

Rem 5 : Il y a lieu de distinguer un narcissisme défaillant et un abandonnisme ; dans ce dernier cas la problématique du sujet se situe dans le cadre d’une relation d’objet avec les caractéristiques de la dépendance à une altérité radicale .

 

Rem 6 : Le narcissisme peut remplir l’office d’un mécanisme de défense vis-à-vis d’un vide existentiel. Narcissisme défensif pour sauver les apparences et tenter de constituer une carapace, à sans cesse restaurer. Avec pour conséquence une projection sur autrui de ses insuffisances tant elles lui sont insupportables.

 

Rem 7 : Le narcissisme implique une intériorisation et une intention de la fonction du regard. Il appartient au registre de l’être vu et de se voir ainsi qu’à celui de l’être regardé et de se regarder .

 

Rem 8 : La question du narcissisme pose celle de l’image et de la représentation. De façon explicite ou implicite la représentation implique un Autre. Chez l’être parlant son représentant est le signifiant. La représentation est nouvelle présentation médiée par ce qu’y investit un autrui ; ce que n’implique pas l’image. Ce qu’autrui interprète il peut le destiner au sujet sous la forme d’une représentation ; au contraire l’image n’est que pure réverbération : « Les fonds d’herbes dans l’eau de Narcisse sont de même onde que le reflet des frondaisons. » (23). Le Moi Idéal est en deçà de ce qui peut constituer une structuration ; le sujet s’y confond avec son image.

 

Rem 9 : Le narcissisme illustre de façon à la fois éclatante et dramatique la question de l’Un. En effet si l’être refuse l’exception il est poussé du côté Autre ; s’il l’accepte voire la revendique il est poussé du côté de l’Un. P. Cathelineau ( séminaire d’été 2006 ) envisage deux Un, celui de la jouissance et celui du trait unaire. Le narcissique ne cherche-t-il pas à les conserver tous les deux et n’en faire qu’Un ?

Chez le névrotique l’Un de la jouissance n’est jamais atteignable puisqu’à chaque étape de sa quête il y a perte de l’objet (a).

Cet Un de la jouissance le narcissique et le pervers ont pour visée de l’atteindre .

B. Vandermersch indiquait que l’être vient toujours en perte par rapport à cet Un ; n’est ce pas ce à quoi tentent d’échapper certains narcissiques ?

 

Rem 10 : Cet Un du narcissique n’est pas celui du paranoïaque. Si le Moi de ce dernier peut être condensé dans une sphère pleine, celui du narcissique se trouverait figuré sous la forme d’une sphère creuse, réduite à son apparence, toute image recélant un contenant énigmatique. Le narcissique ne cherche-t-il pas à faire de l’Un dans le Moi tandis que le paranoïaque a la certitude qu’il y a de l’Un dans l’Autre.

Le narcissique dans son statut le plus accompli prétend être parvenu à un savoir et un accomplissement sans pareils ; T. Jean évoquait une réduction à la valeur qui prend son sens dans l’Imaginaire, ajoutant que la totalité du savoir c’est l’idée imaginaire du Tout ; il posait la question : l’envers de la valeur n’est-il pas la honte ? C’est à cet affect qu’échappe le narcissique.

 

 

En conséquence de ces considérations il y a lieu de distinguer celui que le sujet voit réfléchi dans le regard de l’Autre et celui qu’il demande à y voir réfléchi.

Dans le premier cas deux configurations peuvent se présenter :

– L’Autre se réfère à un tiers qu’il s’agisse d’un sujet en position de père, du

père de la mère, d’un ancêtre d’une instance tutélaire ; ce tiers se trouve alors placé pour le sujet en structurant d’un Ideal du Moi.

– En l’absence de cette référence idéalisée, l’infans se trouve en confrontation

avec ce que lui impose l’Autre à savoir sa seule position dominante ; il n’a plus qu’à se soumettre ( ce qui n’exclut pas une certaine revendication ) ; il peut demeurer assujetti ( cf certains cas d’homosexualité ) ou objectalisé( cf certains cas de psychose).

Dans le second cas s’avère prévalente la demande du sujet ; à ce niveau s’origine puis s’organise à façon la pulsion. La réponse apportée déterminera la prédominance de l’avidité sans limite ( avec la fantaisie en retour d’une maîtrise totale ) ou celle d’un contrôle restrictif qui tente d’en annuler l’envahissement. Le sujet se trouve alors cantonné à une position autoérotique ; cependant cette position implique que persistent à la fois sa demande et l’énigme de la réponse de l’Autre.

Dans tous les cas de figure, la question du narcissisme ne peut éluder l’intention en pensée, en acte ou en omission de l’Autre. Cette dimension est nécessaire chez l’humain au maintien de la vie.

 

BIBLIOGRAPHIE

1. S. Lacan – Les Ecrits techniques de Freud – Séance du 10 février 1954

2. La relation d’objet – Séance du 12 décembre 1956

3. Les écrits techniques de Freud – Séance du 31 mars 1954

4. Les psychoses – Séance du 25 mai 1955

5. L’angoisse – Séance du 28 novembre 1962

6. Les écrits techniques de Freud – Séance du 10 mars 1954

7. Les écrits techniques de Freud – Séance du 24 mars 1954

8. Ecrits – La jeunesse de Gide

9. Ecrits – Du traitement possible de la psychose

10. Le moi dans la théorie de Freud – Séance du 26 janvier 1955

11. Le moi dans la théorie de Freud – Séance du 16 mars 1955

12. Ecrits – La chose freudienne

13. Ecrits – Remarques sur le rapport de Daniel Lagache

14. Les écrits techniques de Freud – Séance du 7 avril 1954

15. Ecrits – Introduction au commentaire de Jean Hyppolite

16. Le moi dans la théorie de Freud – Séance du 25 mai 1955

17. Le moi dans la théorie de Freud – Séance du 16 mars 1955

18. Le moi dans la théorie de Freud – Séance du 8 décembre 1954

19. Les psychoses – Séance du 16 mai 1956

20. Ecrits – Variantes de la cure-type

21. L’identification – Séance du 2 mai 1962

22. L’angoisse – Séance du 16 janvier 1963

23. Ecrits – Jeunesse de Gide

 

 

 

 

 

 

 

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